Lundi soir, le conseil de la Communauté de communes du Pays de Vendôme a renouvelé pour 4 ans la délégation de service public confiée à l'Hectare, dirigé par l'époux de la Vice-présidente socialiste du Conseil régional, à qui il a succédé à la direction de l'association quand Madame s'est "lancée" en politique.
Rien à redire au plan légal : la loi "Sapin" dont l'esprit est de favoriser la concurrence et la pluralité permet d'attribuer un marché comme celui de la programmation et de l'animation culturelle à un candidat ayant été le seul à répondre à la consultation publique... Légal aussi le fait que la délégation engage juridiquement et financièrement, la future intercommunalité et les futurs conseils municipaux qui sortiront des urnes en mars prochain, et ce pour la moitié du prochain mandat.
Mais que dire de l'esprit démocratique d'une telle décision ? La politique culturelle de l'actuelle majorité vendômoise fait débat, y compris dans les "coulisses" de l'actuel conseil de la communauté du Pays de Vendôme - même si les votes ne traduisent pas l'état d'esprit réel d'un certain nombre d'élus. Elle fait débat parmi nos concitoyens, dont beaucoup ne se retrouvent pas dans une programmation jugée souvent "élitiste" et pas toujours en rapport avec les attentes du public. Elle fait débat dans les autres communes et communautés susceptibles de composer la future intercommunalité qui y voient une source de dépenses très voire trop importantes et dont les retombées en matière d'attractivité et de développement économiques restent à démontrer.
Faisant fi de ces interrogations légitimes, Madame Lockhart et ses amis ont décidé de prendre à revers les électeurs de Vendôme, les futurs élus des conseils municipaux des communes de la communauté et ceux de la future intercommunalité. Elle leur impose d'autorité ses propres orientations politiques, sans qu'il soit possible de les rediscuter, de les amender pour les quatre prochaines années.
Dans d'autres lieux et d'autres temps, certains grands penseurs socialistes auraient dénoncer un coup de force voire un "coup d'Etat permanent."
Près de 400.000 € par an (plus de 400.000 € en 2016) devront donc obligatoirement et automatiquement être mobilisés par la future intercommunalité, les conditions d'exercice de la mission, son périmètre et la progression des dépenses ayant été figés sur le modèle des précedentes délégations, alors même que les futures conditions de ressources des collectivités sont attendues à la baisse. Oui, mesdames et Messieurs, la rémunération de l'Hectare progressera automatiquement et quoiqu'il arrive de 1,5% par an !
A ce montant doivent s'ajouter à la charge de la collectivité et donc des contribuables, le recrutement des intermittents du spectacle nécessaire à la mise en oeuvre de la programmation, la subvention d'équilibre du Minotaure, près de 700.000 € par an et les dépenses liées à la seconde délégation de service public (plus de 200.000 € par an) dont tout indique, qu'elle sera -elle aussi- reconduite pour les 4 prochaines années.
N'aurait-on pu imaginer la remise à plat de cette politique ? Bien sûr que oui, la loi permettant la reconduction pour une année, par avenant, l'actuelle délégation : l'opérateur était ainsi sécurisé et le conseil sortant comme les futurs élus auraient eu loisir de redéfinir les contours de la politique culturelle pour notre Ville et pour le Vendômois.
Madame Lockhart m'a répondu en conseil, qu'ils pourront toujours le faire et que si la délégation de service public ne fait pas l'objet d'un accord de la future intercommunalité, et bien la charge en reviendra à la Ville de Vendôme qui assumera. Entendez : les contribuables de notre ville assumeront!
Il est hors de question d'accepter une telle perspective. La politique culturelle est intrinsèquement liée à l'équipement du Minotaure et demain au Minotaure et à celui du futur équipement dédié principalement aux musiques actuelles de l'ancien cinéma. Ou bien elle répond aux objectifs qui lui sont assignés, promouvoir le rayonnement intercommunal de l'équipement et l'attractivité de Vendôme, et dans ce cas, cette politique est d'essence intercommunale, ou bien elle est municipale et dans ce cas, elle doit être redimensionnée.
Le budget de la ville ne pourrait supporter ces charges nouvelles sans conséquence sur la fiscalité.
Défendre les intérêts de notre ville et de ses habitants, c'est donc promouvoir et s'engager à remettre à plat cette politique pour la faire se conformer à quelques idées simples : une culture ouverte, dans laquelle le public comme les différentes associations organisatrices d'évènements culturels à Vendôme puissent se reconnaître et bénéficier de conditions équitables d'accès aux équipements, une culture qui soit équilibrée dans ses différentes expressions et une culture dont le coût pour les contribuables soit en rapport avec les autres missions et services que la collectivité publique se doit d'assurer sur notre territoire.
Il ne s'agit pas de tout remettre en cause, mais il s'agit d'adapter, d'équilibrer : ce que refuse catégoriquement l'actuelle municipalité.